Bon nombre de STR (jeux de stratégie temps réel) entretiennent une relation des plus intense avec la Seconde Guerre Mondiale, comme par exemple Company of Heroes, Men of War et j’en passe... Ceci donne aux développeurs beaucoup de fil à retordre lorsqu’il s’agit de faire sortir leur titre du lot. Heureusement pour nous, certains studios osent se lancer dans l’originalité, en choisissant un univers différent, tout en gardant bien entendu les mécanismes qui font de leur bébé un hit incontournable ou presque, comme ce fut le cas début d’année avec un incroyable Total War : Shogun 2. Et c’est bien ce que Paradox Interactive a fait en s’intéressant au thème du Japon féodal, et plus précisément la période Sengoku. Attention toutefois, ne vous attendez pas à un simple clone du hit édité par Sega, bien au contraire.
Cette époque sengoku-jidai, se situant en plein milieu du XVeme siècle, se traduisant littéralement par « âge des provinces en guerre », est tout à fait appropriée pour motiver nos amis les développeurs pour nous fournir un moment vidéoludique de pur bonheur. Le studio suédois à l’origine de Sengoku s’en est donné à coeur joie pour nous plonger plus profondément dans cet âge de guerre en vous proposant d’incarner un plus ou moins puissant chef de clan, présent sur l’une des 68 régions qui composent le Japon à cette époque.
Le but final étant de revendiquer le titre de Shogun (général), vous devrez pour cela contrôler au minimum 50% des terres pendant trois ans. Comment faire pour y arriver ? Et bien, et c’est une surprise pour un STR, les combats ne sont pas le centre d’intérêt du soft, puisque les combats se font ici automatiquement, sans contrôle tactique de la part du joueur, et vous ne verrez à l’écran que un ou deux personnages de chaque faction se battre. Une fois le combat terminé et gagné, vous aurez la possibilité de faire construire un château, marquant votre empreinte sur ces terres. Bon nombre d’entre vous vont s’écrier « Quoi ? C’est tout ? ». Et bien certes c’est un peu mince, mais ne tournez pas les talons pour autant, ce qui serait une grosse erreur, car l’aspect diplomatique est bien le centre d’intérêt du soft.
On commence le jeu sans tutoriel. Et oui, les développeurs ayant préféré faire apparaître des petites fenêtres pop-up d’aide, que vous pouvez désactiver pour les plus courageux ou non. Vous choisissez votre chef de clan, et constatez, outre une barre indiquant le niveau de difficulté, d’autres infos utiles telles que ses vassaux, ses terres acquises, etc... Une fois cela fait, vous entrez dans le vif du sujet avec les premiers choix diplomatiques, à savoir désigner des conseillers aux postes vacants dans votre Cour. Ces choix seront très importants pour la suite puisque certains de vos postes nécessitent des aptitudes bien spécifiques, qui vous aideront à mieux recruter du personnel, à construire vos bâtiments, mieux entraîner votre armée, par exemple. Par ailleurs, vous devrez également vous entourer de vassaux, puisque pour un personnage dirigeant vous avez le droit de gérer 5 provinces au maximum. Ces même vassaux dirigeront donc en votre nom jusqu’à 5 provinces et ainsi de suite. Vous aurez également besoin d’une femme, voir même quatre ! Celles-ci vous aideront non seulement à créer vos héritiers qui, une fois votre mort, hériteront de votre clan au complet. Aussi, elles seront utiles pour stimuler vos capacités. Il sera par exemple dans votre intérêt de choisir des femmes intelligentes si votre chef de clan n’est pas doué du cerveau...
Parmi tout cela, Paradox a développé un système dans lequel tous les personnages qui vous entourent peuvent s’apprécier ou ne pas s’aimer du tout. Certains vassaux ne s’entendront pas avec vous par exemple, et cela grâce à plusieurs facteurs de personnalité qui entrent en jeu, ceci rendant la politique intérieure très intéressante à gérer. Vous aurez à créer des alliances avec d’autres mais certains comploteront contre vous, essaieront de rallier la population à votre cause, ou pire contre vous en surtaxant en votre nom les habitants, la liste est longue. Autant dire que l’IA est ici très bien pensée et suffisamment élaborée pour vous tenir en haleine de longues heures durant... Vous pourriez arriver pratiquement au but alors qu’une guerre civile éclate et c’est là que vous perdrez des terres au profit d’un autre chef qui aura réussi à amadouer la population. Pire, un de vos vassaux en profitera pour caresser dans le sens du poil l’Empereur et acquérir la terre qu’il dirigeait en votre nom.
Autant dire que Sengoku est un jeu très complet, malgré quelques petites lacunes, même s’il n’a pas la prétention de s’inscrire comme étant un titre de grande masse, en comparaison avec la licence Total War. Actuellement disponible en téléchargement sur certains sites, Paradox Interactive nous livre une petite merveille vidéoludique, à un prix tout à fait acceptable. Les fans de pur STR resteront peut-être sur leur faim, alors que les autres se prendront au jeu... c’est le cas de le dire ;-)
Le jeu est disponible en version française.
Note : 16/20
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